Sur les quais du port de Gustavia, à St Barth, c'est la liesse. La population est, une fois encore, fidèle à sa réputation. Sur l'eau, il en va de même avec une foultitude de vedettes qui escortent le future vainqueur.

Sous spi, Groupe SCE Le Télégramme part régulièrement au surf sur la longue houle, poussé par un vent d'Est de 20 à 25 noeuds. A la barre, Armel reste concentré, chapeau blanc sur la tête pour éviter les coups de soleil. A ses côtés, dans le cockpit, Nicolas est attentif au réglage du spi blanc.

Un dernier empannage à la pointe nord-ouest de l'île et le cap est mis sur le port de Gustavia. Rapidement, le spi est affalé une dernière fois. La manoeuvre est impeccable. Gîtant au gré des bouffes qui descendent de l'île, le Figaro Bénéteau s'approche de la ligne d'arrivée. Les sirènes des bateaux spectateurs retentissent dans un vacarme assourdissant. Comme pour saluer les vainqueurs, le soleil perce au travers des nuages.

Alors qu'Armel et Nicolas viennent s'amarrer au quai d'honneur, la musique monte crescendo. Les enfants de St Barth sont là, béhats d'admiration face à leurs deux héros. Debouts à l'arrière du monotype, les vainqueurs s'apprêtent à ouvrir la traditionnelle bouteille de champagne. Les photographes, caméramen et autres journalistes ne prennent même pas la peine de se détourner. Le vainqueur de la dernière Solitaire Afflelou Le Figaro et son compère sont hilares, heureux du joli cadeau qu'ils se sont offert pour leur anniversaire : 27 ans pour Armel et 30 pour Nicolas ce 11 mai qui restera gravé dans leur mémoire. " Trente ans, c'est un cap " ne cesse de répeter Armel à Nicolas. Après plus de 20 jours et huit heures passés en mer, la complicité entre les deux hommes est totale : "Nous étions prêts à continuer s'il le fallait. Au départ, c'était l'inconnue pour nous deux qui n'avions jamais passé plus de dix jours en mer. Nous n'avons jamais cessé de régater et cette victoire, c'est le résultat d'un très gros travail effectué cet hiver au Centre de Port-la-Forêt.

Nous connaissons le bateau sur le bout des doigts et cela nous a permis de choisir notre route, même seul, sans référence adverse" analyse sobrement Armel qui ajoute : "Notre option sud était la bonne et ce n'est pas la trentaine de milles de retard que nous avions après Madère qui nous inquiétait en comparaison des 200 milles de décalage latéral que nous avions avec les tenants de l'option nord". Une nouvelle fois, la preuve est faite que la confiance est la clé de la réussite.

Cette confiance, forgée par le travail hivernal et une saison 2003 remarquable, permet à Armel de rejoindre Michel Desjoyeaux, Jean Le Cam et Alain Gautier dans le très fermé cercle des vainqueurs de la Transat AG2R et de la Solitaire du Figaro. Interrogé sur leurs projets futurs, les vainqueurs commencent par botter en touche : "Nous allons fêter notre victoire et nos anniversaires". Insistants, les journalistes parviennent à en savoir un peu plus : "Il est clair que Nicolas et moi avons envie de naviguer au large. Et je compte bien être au départ du Vendée Globe 2008" conclut le vainqueur, bientôt embarqué parde fervents admirateurs, un verre de punch à la main et le gâteau offert par les enfants de l'école de CE2 de Lorient dans l'autre. Autant dire qu'il était hors de question qu'ils aillent se coucher...

• Vitesse moyenne : 7,87 noeuds

1. Groupe SCE - Le Télégramme
2. Banque Populaire à 1h30' du vainqueur
3. Port de Trébeurden à 6h31'
4. Bostik Finley à 8h16'
5. Trophée BPE à 10h50'
6. Delta Dore à 11h44

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